Les industries culturelles et créatives : nouvel eldorado économique et gisements d’emplois ?

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Dans cette nouvelle série d’articles lancée par les MSc & MBA d’INSEEC Paris, nous laissons la parole aux directeurs pédagogiques de nos programmes sur des sujets de fond ou d’actualité concernant nos domaines d’expertise. Pour ce premier essai, Fabien Fournillon, directeur des Pôles Communication, Digital & Marketing, prend la plume dans cet article consacré à l’importance économique et professionnelle d’un secteur souvent “”sous-estimé”” : les industries culturelles et créatives. Il est difficile d’imaginer notre vie aujourd’hui sans divertissement et encore moins sans culture, et le contexte actuel de Covid-19 nous le prouve encore plus en cette période de confinement où les activités extérieures sont quasiment proscrites. Les professionnels de ces industries ont encore beaucoup de cartes à jouer pour se développer et réinventer l’Art et la culture d’hier, d’aujourd’hui et de demain et les formations dans ce domaine doivent s’adapter à cette mouvance perpétuelle. 

Trouver sa voie dans le secteur de la culture et des industries culturelles

Nous aurions torts de négliger cette industrie tant la France possède une réelle expertise en matière d’ingénierie et d’offre culturelle au sens large du terme. Mais qu’entend-t-on exactement par Industries créatives et culturelles ?

Secteur économique à part entière, les industries culturelles créatives regroupent les activités des médias (radio, télévision, presse, agences de communication et de publicité), le livre, la musique, les jeux vidéo, les arts visuels, le spectacle vivant, le monde patrimonial incluant les musées sans oublier le secteur de l’audiovisuel (flux et stock).

Avec un poids de près de 90 milliards d’euros, ces dernières représentent une source de création de valeur non négligeable pour notre économie puisqu’elles pèsent à elles seules deux fois plus que notre seule industrie automobile.

Ce ne sont pas moins de 1,3 millions de personnes qui tirent des revenus de cette industrie en tant que salariés ou indépendants ! La part de ces dernières dans notre balance commerciale n’a cessé de croître avec un rythme plus soutenu que pour d’autres industries.

Formidable vitrine économique pour le monde extérieur, les industries culturelles et créatives s’avèrent également un levier incontournable en matière de « soft power » mais aussi en matière de richesses induites. Nous ne pouvons effectivement que constater le lien indéniable entre la bonne santé de ces industries et la vitalité du secteur du tourisme. Faut-il encore rappeler que 89,4 millions de touristes étrangers se sont rendus en France en 2018 ! En 2018, ce ne sont pas moins de 52 millions de touristes qui ont vécu en expérience culturelle lors de leurs séjours.

Quand la France donne naissance à des fleurons nationaux

  • Le Louvre, premier musée du monde avec 10 millions de visiteurs, loin devant le Metropolitan Museum ou le Musée du Vatican…
  • Ubisoft et Gameloft, deux acteurs mondiaux de l’industrie du jeu vidéo…
  • Plus de 107 festivals qui accueillent en France plus de 15 000 visiteurs pour un total de 7 millions de festivaliers…

Des événements culturelles de premier plan et de dimension mondiale tels que le Festival de Cannes, le marché du Film de (premier marché du long métrage au monde), le festival international du film d’animation d’Annecy, le festival du film court de Clermont Ferrand (premier festival de court métrage du monde), le festival d’Avignon (événement majeur du spectacle vivant contemporain), le festival d’Angoulême (pour la BD), les Rencontres de la Photographie d’Arles, etc.

  • Des champions nationaux en matière de diffusion de contenu musicaux ou audiovisuels avec Deezer ou Dailymotion
  • 120 studios d’animation avec un savoir reconnu dans le monde entier (Mac Guff, Xilam, etc.)
  • Des majors françaises de l’audiovisuel telles que Pathé, Gaumont ou MK2
  • Des poids lourds industriels dans le domaine de l’audiovisuel tels que Technicolor ou Ymagis

Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive, mais la France peut s’enorgueillir de posséder des pépites que nous envie le monde entier ! Cet écosystème d’une grande richesse rassemble aujourd’hui des acteurs publics tels que l’état et les collectivités, des entreprises du secteur privée de toutes tailles, sans oublier un tissu associatif indispensable à la bonne tenue de ce secteur.

L’entrepreneuriat, véritable moteur des industries culturelles & créatives

Si l’on peut aujourd’hui qualifier cette industrie de dynamique, c’est aussi parce qu’elle connaît une croissance sans précédent en termes de créations d’entreprises. C’est presque 60 000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour en 2018 ! Certes, il s’agit pour l’heure de structures de taille modeste, mais on ne peut s’empêcher de croire que cet engouement reflète un changement de paradigme qui consisterait à penser que cette industrie ne vivrait uniquement de l’action publique ! D’ailleurs, réjouissons-nous du fait que la viabilité des « jeunes pousses » issues des industries culturelles et créatives demeurent en tête de peloton juste après celles du secteur de la santé & de l’action sociale ou de l’enseignement.

Même si la France demeure en 3ème position en termes de créations de start-ups liées aux industries culturelles créatives après le Royaume-Uni ou l’Allemagne, ce ne sont pas moins de 208 nouvelles entreprises qui ont vu le jour en France en 2018 ! Si ces start-ups réussissent si bien, c’est parce qu’elles ont su allier création artistique, divertissement au potentiel offert par les nouvelles technologies issues du numérique, en particulier la blockchain, l’internet des objets (objets connectés), l’intelligence artificielle ou encore l’exploitation de la donnée.

Cap sur de nouveaux métiers et de nouvelles compétences demandées par les acteurs de la filière des industries culturelles et créatives

Si autrefois, il était possible de construire sa carrière dans ce secteur avec une formation supérieure généraliste, le cas est moins vrai aujourd’hui, surtout lorsque l’on souhaite accéder à terme à des fonctions d’encadrement. Il faut certes avoir de solides appétences pour l’univers de la culture au sens large. Cependant, force est de constater que cela n’est plus suffisant !

Aujourd’hui, les industries culturelles et créatives offrent un large panel de nouveaux métiers et de perspectives à de jeunes professionnels qui voudraient allier leur passion pour cette industrie et des compétences métiers. Que l’on souhaite travailler au sein d’une structure publique ou privée, le constat demeure le même. En effet, de nouveaux besoins sont apparus, ce qui veut dire en substance que de nouvelles compétences sont dorénavant recherchées par les différents acteurs de cette filière. Les dotations publiques venant à se raréfier, on recherche des professionnels en mesure de développer les actions de mécénat, et de partenariats. Directement inspirées d’autres industries, les acteurs économiques ont un devoir impérieux de développer leurs sources de financement.

On recherche ainsi des commerciaux pour la location d’espaces, la mise en place de stratégies au niveau des boutiques et des spécialistes de la billetterie. La filière recherche des compétences en marketing, en communication avec une réelle expertise digitale.

Nos formations en culture

Ces nouveaux besoins, nous les avons compris en proposant une offre complète de formations qui répondent aux exigences des acteurs économiques de cette filière d’excellence avec le MSc1 Communication Culturelle & Médias, le MSc2 Art Business & Communication Culturelle et le MSc2 Management des Contenus Audiovisuels & des Nouveaux Médias.

Fort de nos liens avec les professionnels, nous avons opté délibérément pour former des jeunes professionnels à des métiers « sous tension ». Nous privilégions ainsi trois axes majeurs afin de faire monter en compétences les étudiants qui rejoignent ces programmes : le digital et le web, l’innovation ainsi que l’expertise marketing & commerciale.

Ces formations permettent aujourd’hui de pouvoir construire un projet professionnel viable. Cependant, on ne le dira jamais assez, si l’acquisition de compétences spécifiques est aujourd’hui une nécessité, cette filière recèle d’opportunités pour qui saura également développer activement son réseau professionnel.

Cependant, on ne le dira jamais assez, si l’acquisition de compétences spécifiques est aujourd’hui une nécessité, cette filière recèle d’opportunités pour qui saura également développer activement son réseau professionnel.

Fabien Fournillon
Directeur pédagogique des Pôles Communication, Marketing & Digital d’INSEEC MSc & MBA Paris


Pour aller + loin :
3ème panorama des industries culturelles et créatives en France sur EY
Prochaine réunion d’information consacrée à nos formations en culture et tourisme le mercredi 6 mai 2020 en visioconférence : pour s’inscrire, c’est par ici.”

Mis à jour le 25 janvier 2022