Économie – les mécanismes de la création monétaire

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Il est important de savoir qui créé la monnaie car chaque création monétaire génère une opération économique en contrepartie (la création monétaire est liée au financement de l’économie). Plus d’explications dans les cours de BTS de l’INSEEC.


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I. La création monétaire

A. Quand y-a-t’ il création monétaire ? Quels acteurs ? En quelle occasions ?

Le système européen de banques centrales (SEBC) qui inclus :  Emission des billets de banque en euro.
 La Banque Centrale Européenne (BCE) : Avances au Trésor Public
 Les Banques centrales nationales (ex BDF)  :Achat de devises
Ce sont les banques de premier rang


Le Trésor public (agent financier de l’état) : Frappe de pièces de monnaie
Les Banques commerciales (banques de second rang)  :Octroi de crédits Achats de devises.

B. Les crédits accordés vont provoquer des dépôts.

Les dépôts spontanés mettent à la disposition des banques des billets émis par la BCE et de la monnaie centrale (émise par la banque centrale).
Les banques vont accorder des crédits ou faire des prêts aux entreprises pour accroître leur production. Quand interviendra le paiement (par chèque, virement ou billets) de la production supplémentaire vendue, les entreprises déposeront les fonds auprès des banques.
Avec ces nouveaux dépôts les banques font de nouvelles ouvertures de crédit et ainsi de suite…Ce sont donc les crédits accordés qui font les dépôts. Voici un exemple :L’entreprise Y obtient de sa banque un crédit de 1000 Unités monétaires. L’entreprise Dupont la remboursera à l’échéance du montant du crédit.


Le crédit a bien été accordé sans dépôt préalable. Il y a bien création monétaire par le banquier. Les remboursements seront une destruction monétaire. Une banque a donc le pouvoir de création monétaire. Ce pouvoir de création de monnaie est limité par les réglementations en vigueur comme nous le verrons plus loin.
Actif Passif
Créances sur Y + 1000 Compte de Y + 1000
Actif Passif
Compte à la banque X + 1000 Dette à l’égard de la banque X + 1000

II. Le multiplicateur de crédit ou multiplicateur Keynésien

Le multiplicateur de crédit permet de comprendre comment fonctionne la création de monnaie liée aux crédits accordés par les banques commerciales. Il exprime le lien qui existe entre l’excédent de liquidités des banques et les offres de crédit des banques auprès des agents économiques (donc la création monétaire). C’est un procédé qui permet aux banques de prêter plus d’argent qu’elles n’en détiennent en réserve.


Commentaire de l’expression : « les dépôts font les crédits et les crédits font les dépôts » :
Si on suppose que ce sont les dépôts qui font les crédits. L’utilisation de ce crédit va être à l’origine d’un nouveau dépôt qui lui-même donnera naissance à un nouveau crédit, moindre toutefois puisque la banque commerciale va conserver une partie du dépôt sous forme de monnaie banque centrale pour faire face aux besoins de ses clients et régler ses dettes vis à vis des autres banques
Le crédit est donc toujours à l’origine d’une surmultiplication de la création monétaire.

III. Les limites de la création monétaire par les banques

L’octroi de crédits est l’une des fonctions principales des banques et est à l’origine de la création monétaire mais des contraintes vont restreindre la création monétaire. La création de monnaie dépend :
-Des demandes de crédits provenant des entreprises ou des ménages,
-Des réserves de monnaie dont disposent les banques commerciales auprès de la Banque de France (la monnaie centrale ou base monétaire) et qui conditionnent la possibilité qu’ont les banques d’octroyer des crédits. On appelle refinancement l’opération qui consiste pour une banque commerciale à se procurer de la monnaie banque centrale.

IV. La masse monétaire et ses contraintes

Il faut être capable de mesurer la quantité de monnaie disponible car une croissance de la masse monétaire peut stimuler l’activité économique ou relancer l’inflation. C’est le rôle de la BCE.

V. Les agrégats monétaires

Rappel : La monnaie est un instrument de paiement et un instrument de réserve de valeur. Elle peut donc être détenue sous forme liquide (les liquidités, c’est-à-dire pièces et billets) mais aussi sous forme d’épargne facilement convertible, on dit d’actifs ou placements liquides.
Ce sont les économies des ménages sur des comptes d’épargne, des CODEVI, des achats de parts d’OPCVM (Organismes de Placement Collectif de Valeurs Mobilières), des sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) et les fonds communs de placement (F.C.P.).
Ces placements, s’ils ne sont pas de la monnaie, peuvent être convertis très rapidement par les détenteurs en monnaie et donc faire gonfler brusquement la masse monétaire en circulation. Les autorités monétaires les surveillent donc très attentivement.

VI. Les contreparties de la masse monétaire


Elles permettent de savoir quels agents économiques ont contribué à la formation de la masse monétaire.

Ce sont les crédits accordés :
-à l’Etat par le Trésor Public pour satisfaire ses besoins de financement
-aux entreprises et aux ménages par les organismes financiers (banques…) à l’extérieur du pays aux non-résidents
-les avoirs gérés par la Banque de France (or, devises).

VII. Les effets de la variation de la masse monétaire

A. Les effets économiques d’une variation de la masse monétaire

L’augmentation du volume de monnaie incite les agents à consommer ou à investir. Cette évolution peut être facteur de tendances inflationnistes. A l’inverse une contraction de la masse monétaire peut contracter l’activité économique.

B. Régulation de la monnaie

Dans le cadre de l’Union Européenne c’est l’Eurosystème qui est chargé de contrôler la masse de monnaie en circulation. L’eurosystème comprend la Banque Centrale Européenne et les banques centrales nationales

C. Contrôle de la masse monétaire

1. Théorie quantitative de la monnaie
L’équation essentielle qui régit la monnaie en circulation dans l’économie est la suivante :
Mv=PI
M est la masse monétaire
V est la vitesse de circulation de la monnaie
P est le niveau général des prix
T est le volume général des transactions


2. Interprétation monétariste
Pour les monétaristes, une augmentation de la masse monétaire M provoque une hausse du niveau général des prix. Mais elle ne modifie pas la sphère réelle. Cette « neutralité » entraine qu’il est vain d’attendre d’une augmentation de la masse monétaire une croissance de l’activité.
Cette augmentation de M ne fait qu’entrainer des tensions inflationnistes. L’excès de demande qui en résulte ne fait qu’augmenter les prix. Pour eux, la monnaie n’est qu’un « voile » qui ne modifie pas les mécanismes du marché.


3. Interprétation keynésienne
Les keynésiens ne nient pas un effet possible sur les prix. Mais pour eux l’augmentation de M permet une relance. L’excédent de monnaie distribué favorise la consommation.
La consommation favorise l’investissement des entreprises. Pour eux la baisse du taux d’intérêt facilitant le crédit et la création de monnaie est un instrument de relance de l’économie.


4. Les politiques monétaires
Tout dépend donc de l’interprétation que l’on fait de l’équation de base MV=PT
Si on considère qu’un augmentation de M ne fait qu’augmenter les Prix sans interférer sur l’activité réelle alors la politique monétaire doit rester stricte (contrôle du crédit, taux d’intérêts élevé..)
Si, à l’inverse on considère qu’un peu d’inflation n’est pas grave quand elle reste contrôlée, on peut utiliser l’arme de la politique monétaire pour relancer l’économie.


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Mis à jour le 12 décembre 2023