La répartition des richesses crées par les activités de production est réalisée en deux temps : répartition primaire avec la rémunération des facteurs de production et répartition secondaire qui modifie la répartition primaire par redistribution. Les inégalités qui subsistent sont dues le plus souvent aux inégalités de répartition de patrimoine. Tous les détails dans votre formation en alternance.
I – La répartition primaire des revenus
A. Les revenus primaires
Ils rémunèrent les facteurs de production. Ils se décomposent en revenus du travail et revenus du capital. Les salariés perçoivent les revenus de leur activité (salaires). Les travailleurs indépendants perçoivent à la fois les revenus de leur travail et les revenus de leur capital (fonds de commerce, local…) Les propriétaires du capital perçoivent les revenus de leur propriété détenus sous forme d’actifs réels et d’actifs financiers (intérêts, dividendes, loyers).
Les revenus primaires des ménages sont constitués pour 95% de revenus d’activité et pour 5% de revenus de la propriété.
B. Les tensions issues de cette répartition primaire
Les revenus primaires correspondent à une répartition de la valeur ajoutée produite par les entreprises :
- Les salariés qui perçoivent leurs salaires
- Les apporteurs de capitaux qui perçoivent intérêts et dividendes
- L’entreprise qui conserve les dotations aux amortissements et les profits non distribués
- L’Etat qui perçoit les impôts
Les attentes des bénéficiaires de cette répartition sont contradictoires. Le partage de la valeur ajoutée est un enjeu social et économique important. Il dépend du pouvoir relatif des salariés par rapport aux propriétaires de l’entreprise. Ce pouvoir est plus important en période de plein emploi.
II – La formation du revenu disponible des ménages
La répartition secondaire ou redistribution vient corriger les inégalités issues de la répartition primaire. Elle s’effectue par le biais de prélèvements fiscaux et sociaux qui permettent ensuite des versements de prestations sociales. Ces versements sont appelés revenus de transferts. Ils sont réservés aux ménages les plus pauvres, aux victimes d’aléas de croissance (chômage, exclusion) ou aux victimes d’incidents de santé (maladie, vieillesse, accidents).
Au total le revenu disponible des ménages est égal aux revenus primaire + revenus de transferts – Prélèvements sociaux et fiscaux.
III – Les inégalités de la répartition
A. Instruments de mesure
On utilise généralement 4 types d’indicateurs :
- Indicateur de dispersion des revenus
Le revenu médian partage exactement la population. 50% sont au-dessus du revenu médian et 50% sont au-dessous. On utilise également les quartiles les déciles ou les centiles. On mesure l’évolution du salaire médian. On mesure les rapports entre les déciles. Par exemple, entre décile 9 et décile 1. Ici D9 est le décile des 10% de la population au plus haut revenu et D1 le décile des 10% de la population ayant les plus faibles revenus.
- Courbe de Lorentz ou courbe de concentration
Cette courbe représente l’ensemble de la répartition des revenus ou du patrimoine en effectifs et richesse cumulés. Plus la courbe s’ éloigne de la bissectrice (qui représente une répartition égalitaire) plus la répartition est inégalitaire.
- Coefficient de Gini
Ce coefficient est un calcul à partir de la courbe de Lorentz . Il mesure la dispersion d’une série statistique. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus on s’approche de 1 plus les inégalités sont élevées.
- Courbe de Kuznets
Cette courbe met en relation croissance et inégalité. En théorie Kuznets mettait en évidence une période de décollage de la croissance génératrice d’accroissement des inégalités. Puis une période de réduction progressive de ces inégalités. L’évolution constatée dans les pays développés depuis les années 1980 met en cause cette analyse puisqu’on observe une forte montée des inégalités.
B. Inégalités de patrimoines
Les inégalités de patrimoines sont beaucoup plus importantes que les inégalités de revenus. Le patrimoine d’un agent est l’ensemble de ses avoirs moins l’ensemble de ses dettes à un moment donné.
On distingue :
- Patrimoine domestique (logement, biens mobiliers, véhicules,
- Patrimoine de rapport (placement financiers, et placements immobiliers locatifs)
- Patrimoine professionnel (outils de travail de l’entrepreneur individuel)
En France 10% des ménages possèdent 50% du patrimoine. Ce phénomène contribue à accroitre les inégalités de revenus puisque les plus riches disposent de revenus tirés de leur patrimoine de rapport.
IV – Notion de pauvreté
On utilise la notion de seuil de pauvreté.
La notion de pauvreté absolue fait référence à un seuil vital. C’est le niveau de budget permettant de couvrir les dépenses indispensables à la survie
La notion de pauvreté relative fait référence au niveau de vie courant. Le seuil de pauvreté relative est alors considéré comme un pourcentage de ce niveau de vie courant (par ex 40% du revenu disponible moyen)
Le taux de pauvreté reflète la proportion d’individus considérés comme pauvres dans la société.
L’indice de SEN plus global tient compte simultanément de la proportion de pauvres, de l’intensité de la pauvreté et de l’inégalité de la répartition des revenus parmi les plus pauvres.
V – La formation des salaires
Une grande partie des inégalités s’explique par les mécanismes de distribution dues revenus du travail
A. Mécanismes théoriques
- Analyse classique : Il existe un salaire « naturel » correspondant au minimum vital nécessaire au travailleur pour subvenir à ses besoins physiologiques et à ceux de sa famille.
- Analyse marxiste : L’entrepreneur verse au salarié un salaire juste suffisant pour renouveler sa force de travail. La plus-value reste sa propriété. Le niveau de salaire dépend du rapport de force dans la société entre capitalistes et prolétaires.
- Analyse néoclassique : La fixation du salaire repose sur les Lois du marché. La rencontre entre offre de travail et demande de travail en détermine le niveau. L’employeur verse un salaire correspondant à ce que lui rapporte le salarié. Le revenu nation se partage entre facteur Travail et facteur Capital en fonction de leur productivité marginale.
- Analyse de Hicks : Le salaire est le résultat d’une négociation entre syndicats et patronat. Il échappe en réalité aux règles du marché
B. Analyse de l’inégalité des salaires
Plusieurs facteurs peuvent intervenir et expliquer les inégalités salariales :
- L’Hétérogénéité du facteur travail.
- La diversité des entreprises
- La situation économique
C. Action sur l’inégalité salariale
L’État peut intervenir pour corriger les inégalités socialement inacceptables :
- Fixation de SMIC
- Encouragement au dialogue social.
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Mis à jour le 13 décembre 2023